Être cadre en 2020

Savez-vous qu’en France, en 2019, les emplois cadres représentaient près de 20 % de la population active ? Même si ce statut est très répandu, la définition du terme « cadre » reste toutefois assez floue. Il n’est pas simple de s’y retrouver. Qu’est-ce qu’un poste cadre ? Quelles responsabilités et quelles spécificités implique-t-il ?

Un poste cadre est un poste à responsabilités. Mais encore ? Le cadre a un rôle de référent auprès des équipes et maitrise des compétences rares. Son expertise lui permet de prendre les décisions nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par son management. Même s’il bénéficie de nombreux avantages et d’une rémunération attractive, il doit travailler de manière autonome et assumer de lourdes implications dans la stratégie opérationnelle de l’entreprise.  

L’emploi cadre : un statut flou et des profils variés

Le statut cadre : une absence de consensus jusqu’en 2019

Pourtant, il n’existe pas de définition ferme de ce terme dans le Code du travail. Surprenant, non ? Certains définissent l’emploi cadre par un haut niveau de responsabilité. La gestion d’une équipe, par exemple, reste un critère souvent évoqué. Mais parle-t-on de management hiérarchique, ou d’une gestion d’équipe en mode projet ? De plus, 40 % des cadres n’exercent pas du tout de fonction managériale… Bref, le critère n’est pas suffisant, il faut chercher plus loin.

La fonction cadre peut également être établie en fonction du niveau d’études. Selon l’APEC, les jeunes diplômés d’écoles supérieures sont plus de 60% à être recrutés en tant que cadres. D’ailleurs, un cadre sur deux bénéficie de cette classification dès son début de carrière. Toutefois, de nombreux employés sans formation supérieure ont acquis cette classification, lors d’évolutions internes au fil de leur carrière, par exemple. Là encore, le critère du niveau de formation n’est pas suffisant pour prétendre au statut tant convoité.

Il est communément admis que le cadre est un salarié ayant un niveau de responsabilité supérieur à celui des employés. Cela signifie qu’il a un rôle déterminant pour l’entreprise, en étant responsable de la mise en œuvre de la stratégie sur le terrain. Le collaborateur cadre présente des compétences techniques spécifiques. Il est capable de prendre des initiatives en toute autonomie, et il est responsable de ses résultats.

Un nouvel accord en 2020 pour une meilleure définition du statut cadre

Le principal point commun entre tous les cadres était, jusqu’à il y a peu, la cotisation à une caisse de retraite spécifique : l’AGIRC (Association Générale des Institutions de Retraite des Cadres).

À la suite d’accords interprofessionnels datant de 2017, l’AGIRC et l’ARCCO (Association pour le Régime de Retraite Complémentaire des salariés) fusionnent officiellement en janvier 2019. Ce rapprochement a jeté un doute supplémentaire concernant la pérennité du statut de cadre. Si les cadres cotisent à la même caisse de retraite que les non-cadres, quels avantages leur restent-ils ? Quelle est la reconnaissance de leur statut spécifique ? Cadre ou non-cadre, plus rien ne diffère ? Après plusieurs années de négociation, un nouvel accord entre les organisations patronales et syndicales est trouvé en juin 2020. Victoire et soulagement ! Cet accord permet une meilleure définition de ce statut si particulier, et une valorisation de ses caractéristiques.

Bien que clairement établis, ces critères sont suffisamment larges pour permettre une souplesse relative aux entreprises. Par exemple, le niveau de diplôme requis pour bénéficier du statut de cadre n’est pas précisé. Cet accord permet de définir une base commune pour les professionnels bénéficiant de la classification cadre, mais préserve la diversité de leurs parcours.

Des avantages sociaux préservés par le nouvel accord

Beaucoup le savent, le statut cadre offre certains avantages, qui ont été confirmés lors de l’accord de Juin 2020. Avec une classification supérieure à celle des employés, les rémunérations des cadres sont souvent plus intéressantes. Selon l’APEC, le salaire médian des cadres en activité est de 50 K€ par an (salaire fixe + variables). Toutefois, la fourchette de rémunération est très large. Elle traduit de très fortes disparités, selon les secteurs et les profils. Ainsi, 80 % des cadres ont une rémunération située entre 36 et 83 K€ par an.

Même si les cotisations sont plus élevées que pour les postes salariés classiques (23 ou 24 % du salaire brut contre 22 %), un emploi cadre offre une retraite complémentaire et une meilleure couverture sociale. Des solutions de prévoyance, en cas de décès ou d’invalidité, par exemple sont généralement proposées. Un accompagnement spécifique lors des périodes de chômage est également possible, grâce à une cotisation auprès de l’APEC.

La classification en tant que cadre permet également de bénéficier d’une annualisation du temps de travail. Très appréciée, elle permet une relative flexibilité horaire, même si elle doit rester cohérente avec la charge de travail. Soyons pragmatiques, un cadre a le plus souvent un emploi du temps chargé, et ne profite pas autant qu’il le voudrait de cette souplesse d’organisation. Ainsi, selon les différentes sources, le temps de travail hebdomadaire des cadres se situerait entre 45 et 50 heures en moyenne. Des possibilités de télétravail ou des jours de récupération sont également de plus en plus souvent proposés par les employeurs.

La période d’essai est également plus importante que pour un poste classique. Elle est de 4 mois, éventuellement renouvelable une fois. C’est une longue durée, qui peut être stressante pour certains, mais qui a des avantages. Elle permet à une nouvelle recrue d’avoir un temps suffisant pour vérifier si le poste et l’entreprise lui correspondent vraiment. Le préavis est aussi plus long pour un poste cadre que pour un poste non-cadre. D’une durée de 3 mois, il offre une plus grande sécurité et permet d’anticiper la recherche d’un nouvel emploi en cas de rupture de contrat. Cette période vise également à assurer une passation de poste dans de bonnes conditions.

Les responsabilités du cadre : rôle d’expert ou mode projet, mais des compétences pointues !

Une expertise technique est indispensable pour la réussite des cadres

Cette reconnaissance sociale permet aux cadres d’occuper des postes plus qualifiés. C’est à dire que leur expertise les rend à même d’assumer la mise en œuvre de décisions de la hiérarchie, et de prendre les mesures adéquates pour y parvenir. Garants de leurs savoirs, les cadres ont un rôle de référents auprès de leurs collègues. La crédibilité « métier » des cadres leur offre des opportunités de management, direct ou indirect. Près de 2 collaborateurs cadres sur 3 gèrent une équipe. Cette gestion peut être hiérarchique, ou plus transversale, par un management opérationnel en mode projet. Ainsi, les compétences techniques ne suffisent plus. Multitâche, le cadre doit faire preuve d’un grand nombre de savoir-faire et de savoir-être complémentaires, tels que des compétences d’animation ou de collaboration. A vous de jouer, n’hésitez pas à vous diversifier !

La polyvalence, une clé pour la réussite des cadres dirigeants

Du fait de l’évolution constante de l’organisation du travail, un cadre ne peut pas se reposer uniquement sur ses compétences techniques. Je m’explique : l’expertise métier est souvent insuffisante pour se voir ouvrir de nouvelles opportunités d’évolution, en interne ou en externe. Le travail s’organise de plus en plus autour d’un management de projets. Les interactions entre services ou entre partenaires sont fortes. Il faut savoir gérer le « travailler ensemble ». Ce nouveau contexte, très transversal, implique une maitrise de compétences plus généralistes.

Même s’il est très largement utilisé, le statut cadre a longtemps souffert d’une absence de définition officielle. En juin 2020, un accord entre les différentes organisations patronales et syndicales a permis de déterminer quels étaient les fondements de ces postes si particuliers.

Expertise, responsabilité et autonomie, sont les compétences communes à l’ensemble de la population cadre. C’est bien l’équilibre entre votre expertise technique et votre personnalité qui vous permet d’être pleinement reconnu dans une fonction cadre.

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