2 200 postes à pourvoir en start-ups !
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France Digital est une association française qui regroupe toutes les start-ups de la tech présentent en Europe.
Créé en 2012, ils sont aujourd’hui la référence du numérique français. L’organisation compte 1 800 entrepreneurs et investisseurs qui s’investissent dans les nombreux projets développés.
Leur devise : le collectif ! Grâce à leur implication et détermination, ils poussent les start-ups à s’élever et à avoir un impact social et environnemental positif.
Qu’attendez-vous ? Rendez-vous sur France Digitale !
Votre CV est finalisé et vous avez bien pris en compte tous les conseils d’Antoine pour postuler en startup ? Alors ne perdez plus une minute et allez jeter un œil aux entreprises qui recrutent.
Pas d’audio ? Profitez de l’échange avec Antoine CHAUFFRUT
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d’Alternjob, le podcast de l’alternance et des stages. Trouver un contrat en alternance, un stage ou même un job, peut être source d’inquiétudes !
On vous donne toutes les astuces pour réussir à décrocher ce fameux contrat. Je suis Julien Dauzats le Fondateur et je reçois aujourd’hui Antoine Chauffrut, le « Tinder for Startups » de France Digitale qui vous donnera tous les conseils pour intégrer les startups de la tech.
Julien : Bonjour Antoine !
Antoine : Bonjour Julien !
Julien : Peux-tu nous présenter France Digitale en deux mots ?
Antoine : France Digitale aujourd’hui c’est la première organisation de start-ups en Europe avec plus de 1 800 membres. La mission de France Digitale est de créer « les futurs champions du numérique », donc on retrouve plusieurs volets :
- Un volet d’affaires publiques où on va interpeler le gouvernement sur les mesures et faciliter le développement de nos start-ups.
- Un volet de mise en relation : comment créer du business, lever des fonds, etc.
- Un volet talent où on va parler de savoir, comment s’entourer des meilleurs talents pour demain faire de plus belles start-ups.
Julien : France Digitale, c’est aujourd’hui la plus grande organisation de start-ups en Europe ?
Antoine : C’est ça ! La particularité c’est que nous sommes la seule association qui regroupe à la fois entrepreneur et investisseur. Nous avons cette légitimité à pousser la voix auprès du gouvernement de nos start-ups. C’est comme cela que nous avons fait évoluer des réglementations. Pour donner un ordre d’idées, aujourd’hui un de nos combats c’est l’ouverture de la donnée publique en santé. C’est-à-dire comment faire en sorte que les données enregistrées dans ma carte vitale, puissent être utilisées par nos start-ups pour faciliter les soins et le parcours d’un patient tout en restant anonyme et sécurisé.
Julien : Avant de nous dire si les entreprises de la tech recrutent, dis-nous qu’est-ce qu’une start-up et est-ce que toutes les entreprises de la tech sont des start-ups ?
Antoine : C’est un terme qui veut tout et rien dire aujourd’hui. Nous avons dû faire ce travail pour les identifier et avons décidé de différencier les start-ups, les scale-ups et les licornes en fonction de leur revenu, de leur chiffre d’affaires et de leur taille.
Nous sommes focalisés sur le marché de la tech car nous sommes persuadés que pour qu’une start-up devienne une scale-up, elle doit avoir un potentiel d’hyper croissance. Par exemple Le Slip Français sera limité par le nombre de slip qu’il va pouvoir produire alors que Deezer ne sera pas limité car toutes les personnes qui ont un téléphone aujourd’hui peuvent installer l’application et potentiellement souscrire à l’abonnement.
La start-up, c’est au début des premières levées de fonds, lorsque l’on cherche son modèle, pour un effectif regroupant une vingtaine de personnes. L’entreprise rentre dans la catégorie scale-up à partir du moment où elle est sur une phase d’hyper croissance. C’est-à-dire qu’elle va s’ouvrir à d’autres pays, villes, où elle va recruter parce qu’elle va devoir se développer très vite et un peu partout. C’est le principe d’uberisation, dont vous avez déjà dû entendre parler.
Julien : D’accord. Et la licorne ?
Antoine : La licorne c’est la start-up puis scale-up qui a été valorisé à plus d’un milliard d’euros. Donc c’est une sorte de chiffre symbolique qui veut dire que tu es un grand patron (rire). Généralement, ce sont des entreprises qui portent de nouveaux sujets et qui souhaitent amener de nouvelles missions. Par exemple, Blablacar a été l’une des premières start-ups françaises à devenir une licorne. Aujourd’hui elle est présente dans plus de 23 pays avec des millions d’utilisateurs et elle porte même des messages qui la dépasse.
Julien : Ces start-ups, ces scale-ups et ces licornes recrutent-elles actuellement ?
Antoine : Enormément ! Pas toutes car la crise est passée par là et que certaines ont été touché par la situation, typiquement les start-ups liées à l’événementiel, au tourisme, à la restauration, etc.
Julien : C’est sûr que c’est assez compliqué pour beaucoup de start-ups.
Antoine : Oui, après on s’est rendu compte que les choix de consommation changent et que la crise a sans doute accéléré ça. Aujourd’hui, on constate trois typologies de start-ups recensées au sein de cette crise économique :
- 1/3 des start-ups sont en décroissance.
- 1/3 des start-ups sont dans l’attente d’une reprise d’activité.
- 1/3 des start-ups qui ont bénéficié de la situation, connaissent une hyper croissance dans leur activité, associée à une phase de recrutement.
C’est pourquoi, nous avons testé auprès de nos start-ups, l’expérimentation « reconfinés mais recrutés » pour mettre en avant ces entreprises qui malgré le confinement, continuent à recruter.
On s’est rendu compte que sur 300 entreprises, il y avait plus de 3 500 postes ouverts. On a refait l’opération avec la deuxième vague, on a eu 220 entreprises inscrites avec 2 200 postes ouverts. Ce qui est intéressant c’est de voir qu’au global l’écosystème recrute surement moins mais il y a des acteurs qui en ont profité et qui eux se sont vraiment beaucoup développés.
Julien : C’est ça, quand tu parles de 2 500 ou 3 500 postes, on est sur des volumes qui sont relativement importants.
Antoine : Clairement et sachant qu’il ne s’agit pas de l’ensemble de notre écosystème mais seulement des entreprises qui ont répondu. Sur les 1 800 membres que nous avons, une toute petite partie a dû répondre. Si on le représente sur tout l’écosystème, il doit y avoir 10 000 start-ups en France, ce qui fait beaucoup d’emploi !
Julien : C’est vrai que l’on pourrait se dire qu’au minimum, on va dépasser les 20 000 postes.
Tu disais tout à l’heure que tu as lancé l’opération « reconfinés mais recrutés », peux-tu nous en dire un peu plus ?
Antoine : C’est venu d’une initiative américaine. Au moment de la crise, de grosses entreprises se sont séparées de beaux profils. Les gens se sont alors demandé où ils en étaient, ce qu’ils pouvaient faire, quelles entreprises recrutaient, etc.
Nous on a vu cela avec un peu de recul en France et nous nous sommes demandé ce que l’on pouvait faire. On s’est rendu compte que le vrai besoin n’était pas sur les gens qui partaient (moins le cas en France) mais plutôt sur la demande, donc quels étaient les recrutements à venir. On a alors recensé tous les jobs que l’on pouvait trouver puis on a fait passer le message afin de les mettre en avant.
Aujourd’hui le vrai avantage de travailler dans une start-up c’est que chacun peut se régaler sur son périmètre et avoir des opportunités qu’elle ne pourrait avoir ailleurs.
Julien : C’est ça et toi tu as retrouvé au sein de France Digitale ce sens, que beaucoup de jeunes recherchent.
Antoine : Enormément. Pour moi c’était le premier critère dans ma recherche professionnelle. C’est pour cela que j’ai travaillé chez Leroy Merlin. Chez eux j’avais piloté une campagne pour supprimer le CV et recruter sur les compétences et le potentiel. On avait changé la manière de recruter et de postuler. C’était déjà un job de sens. Et là l’enjeu de France Digitale étant beaucoup un enjeu de souveraineté française. C’est-à-dire comment faire grandir nos boites françaises, comment faire en sorte que les meilleurs talents rejoignent des start-ups et des scale-ups françaises et non pas un Google, un Facebook, un Amazon. De nombreux sujets qui me touchent personnellement et qui font que tous les matins je suis ravi de me réveiller. Je pense que c’est quelque chose que l’on retrouve beaucoup dans l’écosystème et une demande qui matche bien pour tous ces profils un peu plus jeunes qui cherchent avant tout du sens.
Julien : Comment s’y retrouver au niveau des postes ? Parce qu’il est vrai que les start-ups, les scales-ups, les licornes ont un peu réinventé les titres des jobs et on a du mal à s’y retrouver.
Antoine : Ce phénomène s’explique par l’internationalisation des profils et des start-ups. Comme la Silicon Valley était en avance sur nous, on a un peu copié les codes (rire). On a retrouvé les mêmes modèles de fonctionnement et nous on a voulu s’entourer d’acteurs qui pouvaient avoir une expérience internationale. C’est l’origine de ce mouvement et de cette manière de faire.
Aujourd’hui il ne faut pas s’arrêter à l’intitulé de poste mais regarder les missions et les compétences.
Julien : C’est pour ça que l’on trouvait cela intéressant de faire cette émission pour vulgariser davantage l’environnement et permettre à nos auditeurs de le découvrir.
Antoine : Le vrai conseil que je peux donner c’est de ne pas s’arrêter aux choses que l’on ne comprend pas. Parce que très souvent les start-ups restent dans cet univers mais ça leur apporte peu de diversité. En tant que candidat, il faut essayer de voir ce qu’il y a derrière. Quelles sont les compétences attendues, est-ce que j’arrive à me projeter dans ce poste, etc. Une fois que c’est le cas, il ne faut pas hésiter à poser des questions au recruteur.
Julien : Tu nous as dit, il y a plus de 2 000 postes, bon on va dire même plus de 20 000 postes. Comment peut-on rejoindre aujourd’hui cet environnement, ces start-ups ? Et toi, comment crée-tu la demande entre ces deux écosystèmes ?
Antoine : Aujourd’hui j’anime plusieurs événements de recrutement tout au long de l’année, j’ai un vivier de candidats que j’anime, une newsletter qui met en avant deux profils par semaine. Ce qui peut être intéressant, pour les personnes intéressées bien-sûr, c’est qu’elles se rendent sur l’initiative « reconfinés mais recrutés ». Vous trouverez la liste des entreprises qui recrutent avec le type de poste proposé et un lien pour découvrir les offres. Vous pouvez aussi partager votre profil et espérer être contacté par les entreprises. La deuxième option est de se balader en start-up, sur des jobboards spécialisés : Welcome to the Jungle ou Lever pour découvrir les offres et faciliter la compréhension. Vous pouvez aussi vous rendre sur Elinoï, qui est un cabinet de recrutement pour start-ups. Ils ont créé un test « Quel serait le perfect job pour vous en start-up ? » (très rapide) qui vous amène à une offre d’emploi.
Julien : Super, merci Antoine pour ses conseils. Aurais-tu deux, trois autres conseils à donner à nos auditeurs pour passer par la petite porte afin de décrocher un job ?
Antoine : Pour passer par la petite porte, moi je pense que c’est vraiment intéressant de découvrir l’offre, s’imprégner de la culture d’une boite, des compétences requises pour le poste. Une fois que c’est fait, vous passez directement sur LinkedIn (avec un profil à jour) et vous contactez les recruteurs ou quelqu’un en poste sur ce job. Vous allez alors créer un lien et cela va vous permettre de vous projeter dans le poste. C’est un peu difficile au début de se dire que l’on va contacter quelqu’un que l’on ne connait pas du tout pour lui demander comment se passe son métier, mais vous pouvez en tirer de vraies répercussions et gagner énormément de temps.
Julien : Donc toi tu crois vraiment à la force de LinkedIn pour trouver un job ? Beaucoup d’étudiants nous disent « LinkedIn ce n’est pas pour nous ». Que répondrais-tu à ces jeunes ?
Antoine : Si vous avez déjà fait le travail sur vous-même de savoir ce que vous voulez en termes de missions, à quoi vont ressembler vos journées, quel secteur d’activité cherchez-vous, quel genre d’entreprise souhaite-vous rejoindre, etc. Alors vous avez tous les éléments pour montrer que vous êtes pertinent et surtout vous avez déjà fait ce travail d’analyse, d’esprit critique pour vous dire « oui j’ai vu plein d’offres mais celle qui me plait vraiment c’est celle-ci ! » Si vous venez avec ce bagage-là auprès d’un recruteur : déjà le métier du recruteur est fait à 40-50% et surtout vous êtes beaucoup plus pertinent que quelqu’un qui dira « je ne sais pas trop, je cherche un boulot … »
Julien : C’est vrai que ça arrive souvent d’ailleurs.
Antoine : C’est sur et c’est dommage. En tant que recruteur, je préfère m’entourer de personne qui savent où elles vont, ce qu’elles veulent et qui ont envie de participer à la culture de l’entreprise ou au projet.
Aujourd’hui si je recrute quelqu’un chez France Digitale, je vais d’abord chercher quelqu’un qui est motivé par le projet, par le fait de faire grandir les entrepreneurs français, etc. Et je trouve que c’est essentiel de se dire qu’avant tout, il faut que l’on matche sur cette mission et ces valeurs profondes. Vous-même en tant que candidat vous avez fait ce travail et c’est beaucoup plus facile pour en parler et pour le partager auprès d’un recruteur.
Julien : C’est ça, donc s’il-vous-plait renseignez-vous sur la boite avant de partir en entretien ou au moment où vous postulez. Car si vous êtes rappelé par exemple, il faut que vous ayez la capacité de pouvoir échanger.
Antoine : Oui et essayez aussi de centrer vos efforts. C’est-à-dire si vous avez envoyé 100 lettres de motivation et que personne ne vous a répondu, c’est qu’il y a peu être un souci dans la manière dont vous postulez, dans votre discours, etc.
De plus, tous les moments difficiles, où vous êtes « dans le dur » par rapport à la recherche de poste, c’est aussi des clés de lecture et des éléments de réponse pour vous dire « ok je m’y prends mal, comment pourrais-je m’améliorer, dois-je changer mon approche … ». Il y a plein de manières de faire aujourd’hui. Celles qui marchent le mieux et celles que l’on voit partout sur LinkedIn ce sont celles qui cassent un peu les codes. Je pense notamment à une personne qui cherchait une alternance en communication dans le milieu du sport et qui avait fait tout son profil comme joueur de foot. Elle a réussi à trouver très facilement le job qui lui correspondait. Ce n’est pas en envoyant des tonnes de lettres de motivation, enfin c’est rare que cela fonctionne.
Julien : Il faut se différencier ! Pour rebondir sur ce que tu disais, j’ai une étudiante qui m’a dit qu’elle avait envoyé 600 CV… On était bien loin des centaines de lettres de motivation envoyées.
Antoine on te remercie pour tous tes conseils et maintenant je pense que tous nos auditeurs en savent un peu plus sur le monde de la tech et comment postuler.
Antoine : Avec plaisir ! Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas à me mettre un message sur LinkedIn.
Julien : C’est super sympa ! On va clôturer cette émission et on vous dit à bientôt sur Alternjob 😉
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